Après avoir séparé en deux la Mer rouge, Moïse se vit remettre, par un buisson ardent, les tables de la loi. Celles-ci regroupaient les 10 commandements. Cependant, il semblerait que ce buisson en ait oublié un, révélé quelques milliers d’années plus tard. Un commandement qui, comme tous les autres, s’est imposé naturellement à l’Homme du 21ème siècle, selon le phrasé suivant : « sur le web, tu t’exprimeras ».

Et comme tout commandement, chacun l’a interprété à sa manière : certains y ont vu l’opportunité de donner leur avis sur des sujets qui leur parlent, d’autres de donner des conseils sur des thèmes qu’ils maitrisent. Les plus futés y trouvèrent leur plaisir en détaillant leur existence et, les plus romantiques y clamèrent l’injustice de l’amour sur ce que Moïse appelait les « réseaux sociaux ». Tous ont trouvé dans le web un merveilleux moyen d’expression. Mais ce phénomène est loin d’être sous contrôle, pour le meilleur, comme pour le pire.

Banksy par Lord Jim

Banksy par Lord Jim

Le Blog (n.m. de l’anglais Blog)

Encore un truc américain… Le pionnier de la discipline serait un Chicagoan nommé Justin Hall, qui effectuait en 1994 un stage dans un rédaction. Il a alors créé un site web dans lequel il racontait ses expériences quotidiennes, comme un journal intime ouvert à qui voudrait le lire. Et c’est le New York Times qui l’a nommé en 2004 « the founding father of personnal blogging » (« le père fondateur du blog personnel »). D’autres l’ont alors suivi, et le phénomène est né. Il existe maintenant plus de 200 millions de blogs dans le monde, chiffre en hausse de 3 millions par mois d’après rayonner-sur-le-web.com.

Il s’agit donc d’un site personnalisé, qui se différencie des sites fixes ou figés par leur interactivité. Il existe aujourd’hui plusieurs types de bloggeurs et ils sont spécialisés dans tous les domaines…

L’internaute responsable

« Quand j’étais petit on nageait dans l’Oued, aujourd’hui ils surfent sur le Web ».

Par cette phrase, Gad Elmaleh nous soulage d’un long paragraphe aux airs de déjà vu. On a eu notre dose de : « internet a tout changé, internet est génial, internet est dangereux ». On a compris ! Mais intéressons nous aux internautes…

Après tout, sans eux, il n’y aurait pas d’internet, et c’est pourtant bien eux qui bâtissent chaque jour cet empire. Un empire qui se nourrit d’offres répondant à des demandes. Et il semblerait que ce soit une soif d’expression qui anime tout ce petit monde.

Ce qui explique le succès d’internet et plus particulièrement des blogs (ou autres supports de publication) c’est, la liberté d’expression qu’elle offre, et surtout la visibilité. Je pense que tous les vices liés à internet viennent d’une volonté de s’exprimer, de se faire entendre.

Ce phénomène n’est pas nouveau : on dit souvent qu’une personnalité publique a des responsabilités, qu’elle ne peut pas dire tout et n’importe quoi, car elle est entendue par une grande partie de la population et a donc de l’influence. Aujourd’hui avec internet, n’importe qui peut se faire entendre et toucher un public aussi large. Il en va donc des mêmes problématiques de responsabilités.

Nous avons pu constater cela lors des évènements de janvier 2015, avec la diffusion de la vidéo du meurtre du policier lors de l’attaque de Charlie Hebdo. Bien que rapidement retirée de la toile, la vidéo a été suffisamment diffusée pour porter atteinte à la famille de la victime, pour choquer certains internautes et pire, pour créer une excitation mortifère à la vue de cette vidéo.

Photo iStock

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Il est donc nécessaire que chaque internaute soit responsable et conscient que l’étendue de son audience est… difficilement contrôlable.

Qu’en dit la loi ?

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. ». (« http://www.spotpink.com/2015/02/01/declaration-droits-universels-femme-citoyenne-2015/#axzz3VCcJ0rLr » Article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen).

Bien que difficile à maîtriser, internet n’est pas une zone de non droit. Les blogs sont soumis au droit applicable à tout « service de communication au public en ligne », conformément à la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, dite loi LCEN. Un bloggeur encourra ainsi certains risques juridiques en publiant un article, ou même en le commentant s’il …

En résumé, il a été retenu que la loi sur la liberté d’expression de 1881 est également applicable aux contenus en ligne. Un bloggeur encoure les mêmes responsabilités pénales qu’un journaliste professionnel.

Voici 5 exemples de pratiques entraînant une infraction pénales :

  • L’insulte : en tant que bloggeur il est normal d’avoir parfois envie de traiter un autre bloggeur de « lécheur de cul ». Mais ça risque de vous coûter cher.
  • Les atteintes à l’ordre public : si vous êtes du genre négationniste ou faites l’apologie du terrorisme, ne vous faites pas trop remarquer…
  • Les atteintes à la vie privée : le bloggeur est souvent tenté de s’inspirer de ses collègues… Mauvaise idée 😉
  • La diffamation : un peu dans le même esprit, évitez de faire un montage de votre boss dans une soirée masochiste.
  • Le dénigrement : ne portez pas non plus atteinte à l’image de marque d’une entreprise ou d’un produit identifiable.

Sources :

  • La liberté d’expression et ses limites : « http://bit.ly/1y8pp9t »
  • L’histoire du bloguing : « http://bit.ly/1Nh1iwn »

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Auteur de ce billet:
Julien Aveque
Etudiant en Master 1 communication et médias, je cultive une compétence parallèle en matière de réalisation audiovisuelle.

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