FacebookRésultats et conclusions de la recherche effectuée par l’American Psychological Association : Psychological outcomes or effects of Facebook use

Il existe encore peu d’études scientifiques sur les effets de l’usage des médias sociaux sur les comportements humains et les conduites intra-personnelles et interpersonnelles.

Pourtant, certaines sources évoquent déjà l’impact d’un usage quotidien des réseaux sociaux utilisés par le grand-public, qui, sont désormais généralisés pour certains (tels Facebook), sur les attitudes, les modes d’interaction qui s’y produisent ainsi que les conséquences de ces dernières sur l’humeur et les conduites des individus.

  • Se peut-il que certaines populations ou des individus présentant des traits de personnalités spécifiques soient plus sujets à expérimenter des situations psychologiques difficiles ou bien à éprouver un sentiment d’addiction plus marquée que d’autres ?
  • Selon nos motivations initiales à utiliser les médias sociaux, les effets produits par l’usage des médias sociaux sont-ils les mêmes pour tous ?
  • Les scènes vécues sur les réseaux sociaux sont-elles conditionnées par la personnalité des acteurs qui entrent en interaction dans ces espaces ou bien seraient-ce plutôt les sites de réseautage et le caractère virtuel des échanges qui conditionneraient le comportement voire la personnalité des individus ?
  • Pourrons-nous un jour, sur la base d’études scientifiques, prédire et prévenir la survenue de conduites à risque sur les lieux de réseautage ?

Le contenu ci-dessous est le fruit de la synthèse des idées principales et de la traduction du français à l’anglais effectuée par Anne Van der Weide*, du document « Facebook Psychology: Popular Questions Answered by Research ». 

PsyFacebook

Thématique

Résultats de l’étude
Trafic 750 millions de membres actifs en 2011, avec parfois des pics dépassant Google.
Typologie Avec des centaines de milliers d’utilisateurs on s’attend à observer des différences de typologies des individus. Et, en effet, Facebook est populaire auprès de la génération Y pour laquelle elle est le mode de communication privilégié au détriment du mail.
Facebook plutôt populaire chez des populations sociables ? Facebook est surtout populaire auprès de personnes à la recherche d’efficacité, de reconnaissance, ayant un besoin d’appartenance et désireux de valoriser leur amour-propre au sein de la communauté.Il n’existe pas vraiment de recherches concernant la corrélation entre le besoin de reconnaissance et la présence sur les réseaux sociaux.Les personnes interrogées sur l’utilisation de Facebook disent que cela permet l’information, l’amitié et la communication. Les internautes utilisent Facebook pour reprendre ou réactiver leurs contacts et aussi pour organiser des événements sociaux.
Centres d’intérêt dans Facebook Lire les messages sur un lieu central tel que le « mur » ou la mise à jour des statuts individuels, scruter les discussions sans y participer. On a souvent prédit l’addiction et on a constaté que certaines personnalités avaient une prédisposition aux réseaux sociaux ou plutôt Internet en général qui est un ersatz de socialisation
Baisse d’intérêt Facebook étant également devenu un média de business, il est désormais vécu comme fonctionnel et il n’y a pas de lien entre l’utilisation des réseaux sociaux, les névroses et l’angoisse de s’exposer au public.Les utilisateurs de Facebook ont les mêmes caractéristiques que les non utilisateurs. On note une proportion accrue d’utilisateurs de Facebook qui restent passifs mais en même temps un regain d’enthousiasme chez les plus actifs qui trouvent des contacts.
Pourquoi l’organisation utilise-t-elle Facebook ? 3 ans après l’arrivée de Facebook, celui-ci fut ouvert aux sociétés. 100.000 d’entre elles étaient déjà enregistrées 24 heures après l’ouverture.Simultanément, les utilisateurs ont pu se reconnaître autour d’une marque ou l’autre. Aujourd’hui il y a plus de 3 millions de marques sur Facebook, supportées par plus de 20 millions de fans. 2,5 millions de sociétés intègrent leurs sites web avec l’interface Facebook, le transformant en un superbe outil de CRM.Les échanges entre utilisateurs et marques permettent à ces dernières de mieux surveiller l’évolution du marché. On peut toutefois se demander si supporter des marques n’est pas une quête pour obtenir un gain en contrepartie plutôt qu’un signe d’adhésion.Facebook permet aux entreprises de récupérer une bonne image en cas de risque ou incident (retrait de marchandise : la Yaris en 2009).On assiste à un déplacement du pouvoir de l’organisation vers le consommateur.L’avis d’une personne peut très rapidement faire ou défaire une réputation. Mais Facebook permet aussi d’effectuer des études de marché à un prix minime avec des fonctionnalités comme la géolocalisation, le paiement en ligne, des émissions vidéo et télévisées.
Les utilisateurs sont-ils  vraiment ce qu’ils déclarent être ?? L’environnement Facebook est indéniablement nominatif et offre aux utilisateurs un certain contrôle sur la façon dont ils sont présentés, ne serait-ce que par le fait d’appartenir à telle ou telle communauté.Les utilisateurs de Facebook sont plutôt honnêtes même si certains de leurs traits sont un peu exagérés.Cependant les personnalités narcissiques tendent à aller plus souvent sur leur profil et sur le site en général.
Qui dit quoi à qui ? Effet pervers, Facebook catalyse une liberté d’expression, facilite des fuites d’information et exacerbe des infos sensibles.Facebook facilite également une exposition de sa vie privée et l’acceptabilité augmentée de ce fait a créé un déplacement des « normes sociales ».Les femmes sont plus inquiètes quant à l’étalage de la vie privée que les hommes.Retour de vague, Google enregistre de plus en plus de requêtes « effacer Facebook ».Ceux qui manquent d’amour-propre pensent que partager l’information est un levier pour se faire accepter tandis que ceux qui ont de l’amour-propre recherchent de la popularité.
Facebook enrichit-il les individus socialement riches ? Si la communication en ligne érode l’intimité en remplaçant les interactions en face à face, Facebook semble plus populaire chez ceux qui ont le plus d’amis dans la vie réelle. Facebook sert à maintenir les relations longue distance et à renforcer des amitiés déjà existantes ; en créer de nouvelles n’est pas prioritaire.Facebook permet aussi de prendre un peu de distance avec des problèmes du monde réel, sans les résoudre.Ceux qui manquent d’amour-propre et présentent une anxiété sociale accrue passent plus de temps sur Facebook pour rechercher des connexions ou distractions mais ont globalement moins d’amis que ceux qui ont des relations interpersonnelles régulières dans la vraie vie.Encore une fois, ceci suggère que réseauter en ligne est une addiction pour compenser un manque ou autre carence dans les relations hors ligne.
Pourquoi se faire des amis sur Facebook? Au vu des profils, les internautes peuvent en déduire et y trouver des traits de caractère qui leur plaisent ou leur ressemblent.Dans le monde réel on sait que quelle que soit la taille d’un réseau, on ne peut avoir qu’un petit nombre d’amis intimes du fait d’une capacité cognitive limitée à maintenir des relations sociales. Facebook permet d’augmenter artificiellement ce nombre d’affinités. Ce qui conduit à penser que l’on peut créer et défendre des informations ou des entremises aussi bien avec de vrais amis intimes que des connaissances bien moins proches, voire très éloignées.Facebook convertit des liens latents ou faibles en liens forts. Les personnes qui se sentent seules pourraient bénéficier de cette propriété.Toutefois, ceux qui ont de l’amour-propre sont les plus enclins à ne pas accepter n’importe quelle demande de devenir « ami ».
Comment les gens perçoivent ils les « amis » Facebook? Quelle que soit la taille de leur réseau, les femmes sont plus présentes sur Facebook.La taille du réseau est perçue comme socialement positive ; l’extraversion est corrélée favorablement à la taille du réseau ; ceci étant, avoir un très grand nombre d’amis rend la personne moins crédible.Il existe aussi un mouvement anti-Facebook qui revendique la superficialité des amitiés sur Facebook.Une campagne publicitaire de Burger King a même utilisé ce courant de pensée.
Inconvénients à construire un réseau Facebook Il peut y avoir une propension à éluder ses problèmes vécus dans la vraie vie. Facebook peut aussi créer des problèmes réels qui n’existaient pas auparavant (addiction…).Le site peut conduire à des jalousies ou des comportements obsessionnels car l’un des membres d’un couple peut prendre connaissance d’informations qu’il n’aurait jamais eues autrement.
Prochaine étape : que va-t-il arriver à Facebook ? En termes de psychologie, en lien avec Facebook, il manque encore de nombreuses informations. Nous aurions besoin de réaliser plus de recherches pour comprendre la perception relative des amitiés sur Facebook et les liens entre ces dernières et les caractères psychologiques des utilisateurs.Une étude identifie des risques associés à l’utilisation de Facebook à court, moyen et long terme au niveau de l’individu, de l’entreprise et de la société.Adresser la partie plus sombre de Facebook pourrait entraîner une recherche sur son rôle et sa relation avec des phénomènes de groupes tels les lobbies et le cyber-harcèlement.Il serait utile de développer une mesure définissant quand l’utilisation du réseau devient problématique en étudiant les antécédents, comportements et résultats associés à une utilisation qui pose problème.

Source : http://www.apa.org/pubs/journals/features/ppm-1-1-23.pdf

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Auteure de la synthèse et de la traduction 


Anne Van der WeideAnne Van der Weide
Responsable Ressources Humaines à temps partagé – consultante en RH.