Si 2015 a été l’année de tous les succès pour les plateformes de crowdfunding avec 34,4 milliards de dollars collectés dans le monde (300 millions d’euros pour la France), 2017 est une année d’incertitude pour le financement participatif. Avec l’évolution constante du marché, des produits innovants font leur apparition chaque jour, les plateformes de crowdfunding sont forcées de se réinventer pour maintenir leur croissance fulgurante. D’autant plus que les investisseurs sont devenus méfiants à la suite de quelques scandales qui ont fait le tour du monde. Zoom sur les nouvelles tendances du crowdfunding en 2017.

De nouvelles façons d’appréhender le financement participatif

Une sélection des produits susceptibles de séduire les investisseurs

À la suite de nombreux projets fictifs qui ont récolté des sommes colossales sur les plateformes de crowdfunding, les incubateurs sont devenus sélectifs afin de rassurer les bailleurs et les donateurs. En effet, le financement participatif tend à s’adresser aux projets qui ont une forte chance de réussir et de durer dans le temps.

À l’heure où l’écologie est au centre de toutes les préoccupations, les nouveaux projets en rapport avec la préservation de l’environnement font rage sur les campagnes de financement participatif. Comme l’attestent par exemple les 6 millions de dollars recueillis en 2 mois sur Indiegogo par le projet e-bike SANDORS en 2015. Ce modèle de vélos électriques est vendu à bas prix (moins de 1000 $) pour se substituer aux bus, trains et tramways polluants.

En Belgique, l’énergie renouvelable sous l’initiative d’Eneco a atteint ses objectifs avec une semaine d’avance. Ces quelques exemples montrent à quel point les internautes sont sensibles « aux bonnes causes ».

Le gatekeeper, une assurance pour les bailleurs

Après les abus de la part de certains lanceurs de campagnes peu scrupuleux (qui dépensaient futilement de l’argent récolté par financement participatif), les plateformes de crowdfunding avaient tout intérêt à rassurer les internautes pour regagner leur confiance.

C’est pour cette raison que la plupart d’entre elles ont décidé de créer une entité appelée “gatekeeper”. Cette entité spécialisée assure que chaque fonds récolté sert à financer un projet réel, en vérifiant chaque financement et l’utilisation qui est faite.

La création de niches pour les projets

Avec des centaines de nouveaux produits lancés aux quatre coins du monde chaque année sur les plateformes de crowdfunding et les nouvelles startups aux services novateurs qui proposent de faciliter le quotidien des particuliers et des professionnels, il va sans dire que le financement par la foule cherche de nouveaux moyens de rentabiliser ces projets. Et quoi de mieux que les niches ? En d’autres termes, créer une plateforme pour des produits similaires, et une autre pour d’autres types de services qui se ressemblent.

Nombreuses sont les plateformes de financement participatif qui se tournent vers cette option. En effet, on a constaté que cette nouvelle tendance permet d’optimiser la réussite de chaque projet. Pourquoi ? Tout simplement parce que la communication et le marketing sont mieux ciblés, et les nouveaux entrepreneurs s’impliquent davantage dans le lancement de leur projet (produits de démarrage, lancement de nouveaux produits, services…). Ils en deviennent les premiers vendeurs : promotions, échantillons de leurs produits, présentation de leurs projets à des évènements professionnels et sur les réseaux sociaux…

Le crowdequity, les internautes pour actionnaires

Le crowdequity, qui consiste à financer la création de jeunes startups pour en devenir actionnaire, est en passe de supplanter le traditionnel financement par la foule (en France il a récolté près de 50,3 d’euros en 2015). En effet, plus souple et plus transparent, il rassure les bailleurs qui ont conscience des risques liés au financement participatif. Mais pourquoi séduit-il autant les entrepreneurs et les investisseurs ?

Une législation en faveur des porteurs de projets

Contrairement au crowdfunding classique, le crowdequity permet aux entreprises de lever des fonds plus importants. À titre d’exemple, les projets liés aux énergies renouvelables étaient limités à 2,5 millions d’euros. Désormais, il est possible de fixer des objectifs de 5 millions d’euros sur certaines plateformes.

Par ailleurs, le crowdequity ne s’adresse pas seulement aux créateurs et aux entrepreneurs, mais également à tout un chacun. Dernièrement, les projets de vie formulés par des particuliers ont un énorme succès : financement d’études, de traitements médicaux, mariage ou divorce, anniversaire… Le tout est d’exprimer un enthousiasme sincère auprès du public et de réussir à raconter son histoire.

Des bailleurs plus investis

On l’a déjà dit, le crowdequity s’adresse à des investisseurs informés des risques ou limites d’un projet. Ils ont conscience qu’un produit peut ne pas marcher, car généralement ce sont des professionnels (des entreprises) qui savent comment optimiser le lancement d’un produit. Donc, ils savent à quoi s’attendre.

Là encore, la législation se met en faveur des bailleurs. En effet, pour encourager ces derniers à soutenir les projets de création d’entreprises, l’impôt sur le revenu bénéficie d’un abattement pouvant aller jusqu’à 18 % du montant investi.

Ce qu’il faut retenir

En conclusion, le crowdfunding que nous connaissons actuellement est susceptible de changer radicalement. Chaque crowdfunder » entrepreneur à intérêt à se tenir correctement informé de ces tendances afin d’adapter sa campagne et sa stratégie marketing en conséquence pour maximiser, in fine, ses chances de récolter plus de fonds.

Article écrit par Nicolas FINET.
Nicolas Finet est l’un des fondateurs de Sortlist, une entreprise de solutions en ligne qui permet aux entreprises en quête de soutien de trouver une « agence web et/ou de communication.