Bien que l’anglais soit un atout plus pour voyager ou décrocher un job, les français sont-ils vraiment bien préparés ? Longtemps considérée comme la « mauvaise élève » dans la langue de Shakespeare, la France a encore du chemin devant elle avant de prétendre mettre les pieds sur le podium. Mais peut-on vraiment dire que les Français sont nuls en langues ? Eh bien, selon Till Gins, directeur de l’OISE, la France ne serait pas plus mauvaise qu’un autre pays. Mais quelle peut bien être alors la cause cette lacune ? La rigidité de la France peut-être remise en question. 

Quelles sont les difficultés chez les Français ?

Selon Till Gins, les stagiaires Français sont ceux qui ont le plus d’inhibitions. Pourtant, ils ne sont pas mauvais en langues, ils possèdent uniquement un frein qui les empêchent d’évoluer. Et ce frein n’est autre que « la peur du ridicule ».

Mais réfléchissons, et demandons-nous tout d’abord d’où provient ce sentiment de honte. Eh bien, rappelez-vous de ces oraux d’anglais que vous redoutiez tant. Oui, je parle bien des oraux où nous faisions tout notre possible pour que personne ne nous entende et ne remarque notre « accent » (que l’on considérait bien sûr comme pitoyable). Ce blocage psychologique nous empêche de nous lancer à l’oral, de prendre des risques et de se faire confiance. Tout est dans le calcul, on préfère se taire que de dire une chose dont on est pas sûr. Mais quel est le résultat à tout cela ? Eh bien, nous nous retrouvons complètement bloqués et nous ne parvenons donc pas à communiquer spontanément dans une autre langue. Les français sont timides avec les langues, ils parlent mal l’anglais car ils n’osent pas le faire, par pudeur. Honnêtement, n’avez-vous jamais eu de gêne à prononcer les « th » ? à moduler votre voix, notamment dans les aigus pour donner tout le relief expressif de la langue anglaise ?

Je suppose que oui, car la plupart du temps, celui qui fait le plus d’effort pour parler un peu mieux, est la risée des autres. N’est-ce pas un triste constat ? Pourtant, la tolérance vis à vis de ceux qui font des efforts serait la bienvenue.

Mais d’où vient ce blocage ?

Depuis notre plus jeune âge, on nous évalue selon un système de notes. Et nous sommes devenus dépendants de ce système, auquel on s’accroche tant bien que mal. Il est triste de constater que nous avons pris l’habitude d’être évalués sur ce qui ne va pas, au lieu de valoriser les savoirs acquis. On nous apprend également que l’erreur est grave, mais n’est-ce pas là précisément que se situe l’erreur ? Il n’y a qu’à voir les réactions des élèves lorsqu’on leur demande de participer à l’oral, personne n’ose y aller de peur de se ridiculiser devant ses camarades. Or, c’est bien en pratiquant l’oral que l’on apprend. Pour relever le niveau, peut-être faudrait-il commencer par regarder le verre à moitié plein et non le contraire !

Quelles sont les différences entre la France et la Suède ?

Tandis que la France est classée 15 ème sur 17 sur son niveau en anglais, son compère européen, la Suède, s’en sort avec la médaille d’or. Il ne s’agit pas de rabaisser la France, mais d’essayer de comprendre quels peuvent bien être les facteurs à l’origine d’un tel écart.

Tout d’abord, il faut savoir que le nombre d’heures d’anglais à l’école est similaire pour les deux pays (54h). Ce qui fait la différence, ce sont leurs méthodes pédagogiques. La France est centrée sur l’écrit et la grammaire tandis que la suède se concentre davantage sur l‘expression orale. On mise donc beaucoup sur la grammaire. Oui c’est utile de savoir construire une phrase. Mais à quoi bon si le vocabulaire est insuffisant ? S’agissant maintenant des enfants de 15 ans, 14% seulement ont une bonne maitrise de l’anglais, à l’instar de 82% des jeunes suédois. Comment cela se fait-il ? Eh bien, la Suède se focalise sur l’apprentissage des plus jeunes car, c’est avant 12 ans qu’apprendre une langue est le plus facile.

Toutefois, l’école n’est pas suffisante pour acquérir une bonne maitrise de la langue, il faut également s’exercer à l’extérieur, et les suédois l’ont bien compris. 38% des suédois parlent anglais tous les jours, contre 19% des français.

Les français prennent-ils toutes les occasions qui s’offrent à eux pour améliorer leur anglais ?

Il faut croire que non. Les Français ne se contraignent pas à regarder les films en VO : seulement 20% d’entre nous préfère regarder les films en VO sous-titrée, contre 92% des Suédois. Il est est de même pour les sites internet, 35% d’entre nous consultent régulièrement du contenu en anglais sur Internet (contre 71% pour la Suède). Eh oui, nous avons pour habitude de fermer les sites aussitôt que nous remarquons qu’ils sont en anglais ! Pour finir, 55% d’entre nous profite réellement de nos voyages à l’étranger pour parler anglais, contre 77% des suédois qui le font. C’est vrai, combien d’entre vous se sentent soulagés de retrouver une personne qui parle la même langue que vous à l’autre bout du monde ? Mais où cela vous mène-t-il ? Vous restez entre vous, et vous évitez au maximum de parler une autre langue, mauvais choix !

A qui la faute ? Il faut savoir que les cinémas français ne font pas non plus tout leur possible pour rendre cette lacune moins évidente. 16% des cinémas diffusent des films en VOSTFR, ce qui explique probablement que 30% des téléspectateurs refusent de regarder un programme TV en VO. Pour les plus endurcis, rassurez-vous, « Plus Belle La Vie » sera toujours en français!

Quelles sont les solutions envisageables ?

Au lieu de mettre autant l’accent sur l’enseignement pure et dure de l’anglais (vocabulaire, grammaire…), il faudrait insister davantage sur l’éloquence. Malgré ce que l’on pense, c’est bien l’éloquence qui fait toute la différence. Les bases de la langue peuvent être apprises à la perfection, mais si l’éloquence n’y est pas, on ne vous comprendra que difficilement ! Bien que nous avons fait en moyenne 8 ans d’anglais à l’école, pourquoi la plupart d’entre nous continue de se considérer comme « débutant(e) » ? Les acquis sont là, mais que de façon partielle. Nous possédons les bases et les règles de la langue, mais nous ne savons pas les utiliser spontanément. N’est-ce pas pourtant ce qui est le plus important ? Comment peut-on apprendre à conduire si nous n’avons que le code en poche ?

Si vous faites bien attention, tous les tests d’anglais que vous avez du passer durant votre scolarité se basaient sur l’évaluation des acquis de grammaire, de vocabulaire… Mais quand viendra ce fameux jour où l’on testera votre confiance et votre éloquence ? « C’est trop compliqué » est la réponse que la plupart des enseignants vous donnera.

Prenez donc des risques, dites-vous que tant que la structure de la phrase est correcte, malgré les fautes que vous faites, on vous comprendra. Le reste se corrige naturellement. Saisissez donc le coche et ne passez pas à côté de l’anglais car il constitue aujourd’hui un vrai avantage professionnel !

Sources :

  • « http://www.lexpress.fr/education/pourquoi-les-francais-ont-ils-un-niveau-si-faible-en-anglais_1306255.html » Lexpress
  • « http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/les-francais-sont-nuls-en-langues-35434 » Agoravox
  • « http://www.lepoint.fr/societe/le-francais-n-est-pas-mauvais-en-langues-il-a-peur-du-ridicule-26-09-2012-1510165_23.php » Lepoint
  • « http://www.presse-citron.net/pourquoi-les-francais-sont-ils-nuls-en-anglais-infographie/ » Presse-citron
  • « http://www.ludovia.com/2013/10/les-francais-nuls-en-anglais/ » Ludovia
  • « http://vupar.org/2010/05/19/20-raisons-pour-lesquelles-les-francais-sont-nuls-en-anglais-selon-des-internautes-francais/ » Vupar

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lyndaLynda HOANG
Stagiaire chargée de communication et de marketing chez SpotPink. Actuellement en 2ème année de Techniques de commercialisation, je m’intéresse fortement à l’évolution des réseaux sociaux et à leur impact sur notre génération. Je suis également passionnée par le graphisme et par tout ce qui touche aux logiciels de montages vidéos/photos.