Qu’est ce qu’un cluster créatif ?

Un cluster créatif est fondé sur un principe fédérateur fort : l’association de plusieurs professionnels (entreprises ou institutions) localisés dans une même zone géographique, dont l’union permettra de renforcer les compétences de chacun, et ainsi, d’améliorer la position de chacun sur un marché ou sur un projet défini. Ce concept appuie tout à fait les notions de pôle de compétitivité ou encore de pôle de compétences. Le cluster créatif fait parti de l’économie du territoire, puisque l’élément permettant l’union de ces organisations est leur emplacement : c’est  la région où il se situe qui profitera des premiers fruits de ce partenariat.

Les règles à suivre pour pouvoir fonder un cluster :

  Pour pouvoir fonder un cluster créatif et performant, il faut :

  1. définir une zone d’activité limitée et spécifier le secteur dans lequel ce dernier sera spécialisé,
  2. construire et contribuer à une transparence entre les acteurs, en facilitant la communication,
  3. s’assurer de l’effet « cluster » de l’union de ces organisations pour en tirer profit.

La confiance est l’élément fondamental qui permet le bon fonctionnement du cluster. Comme sur le marché financier, la confiance régit les comportements de chacun des acteurs et assure une union efficace.

Cluster créatif :  révélateur d’une nouvelle industrie

La question de la culture et de sa diffusion en banlieue est une problématique majeure. Les clusters créatifs se développent de plus en plus en banlieue, afin de favoriser l’économie et le développement de ces territoires. Ces derniers représentent à la fois de nouveaux espaces susceptibles d’accueillir des structures importantes avec une culture dite précieuse, mais ils représentent également un tremplin créatif pour les artistes, et surtout un tremplin pour les collectivités locales, dans leur logique de développement. On comprend donc que ces territoires peuvent devenir des points stratégiques.

Aujourd’hui, la culture est associée non pas seulement aux politiques culturelles mais aussi aux politiques urbaines, sociales et éducatives. En effet, lier la culture à des projets de rénovations urbaines ou de réorientations et inscrire les scolaires dans les retombées positives de ces projets, permet aux clusters et aux politiques de susciter l’intérêt de l’ensemble de la population de ses territoires. La culture reste donc un thème fédérateur. Ce concept est étroitement lié à l’expansion des industries créatives. La création est au cœur du système économique et la culture en est la principale bénéficiaire.

La crise économique de 2008 a bouleversé l’économie mondiale. Les industries culturelles se sont alors présentées comme l’un des rares marchés doté d’une dynamique économique positive. En effet, les secteurs de la culture englobent un ensemble d’entités culturelles, industrielles et technologiques qui leur permettent d’être un facteur d’emploi, près de 8 millions d’emplois proviendraient de ces industries. Dans une étude du cabinet d’audit financier EY, le poids des industries culturelles représenterait 3,5 % du commerce mondial.

On comprend alors les propos de Jean-Pierre Warnier :

« La culture au sens large est un facteur (éducation, communications, savoir-faire) de développement économique. »

Le cœur de cette économie est la création. En effet, ces industries placent la culture comme étendue à la création. La création apporte au bien produit une dimension symbolique qui définit tout à fait ces industries.

Cette tendance est en fait révélatrice d’une nouvelle stratégie qui vise à réduire la concurrence. En effet, les auteurs de l’ouvrage L’industrialisation des biens symboliques nous expliquent à travers l’exemple d’Apple, que les entreprises les plus éloignées du champ de la création, tel que les équipementiers, ont intérêt à valoriser leur offre en élevant le quotient symbolique du produit. Force est de constater une nouvelle fois que les pratiques de consommation ont poussé les entreprises et les marques à adopter ce type de démarche. En effet, le consommateur n’achète pas seulement un Ipod, mais une culture, un univers, une façon d’écouter la musique différemment :

« Grâce à leur association avec des contenus culturels via des plateformes de diffusion comme iTunes ou l’App Store, les matériaux de ce fabricant tendent à être présentés comme des produits culturels, vecteurs de distinction sociale. »

Ainsi, les marques telles qu’Apple peuvent imposer des prix élevés et le consommateur les acceptera puisque le renouvellement constant des produits Apple valorise la marque.

Pourquoi créer, développer, inciter le cluster créatif ? Le texte de Pagès, Métropole parisienne et ses récits, nous le résume très bien en introduction :

« Mais il s’agit aussi pour chaque métropole d’affirmer dans cet apparent jeu de concurrence mondiale une vision attractive du vivre ensemble post urbain, qu’elle ajuste afin d’attirer tout à la fois investisseurs et « cerveaux », touristes et nouveaux habitants ».

La mondialisation amène les politiques à réfléchir sur de possible alternatives de développement, d’où l’intérêt d’élaborer et développer les clusters créatifs. Les politiques se régionalisent donc et placent les industries culturelles non pas seulement comme inscrites dans le domaine culturel, mais comme un secteur favorisant l’économie nationale. Les clusters créatifs ont permis l’émergence de régions mondiales spécialisées. En effet, le fait de conglomérer un ensemble d’entreprises pour développer un secteur bien défini, permet à la région d’accueil d’être la spécialiste des produits du secteur concerné. Cette spécialisation au niveau mondial, incite les acteurs de ces clusters à améliorer encore et toujours leurs produits. Ainsi, on voit se former des régions à la pointe de la technologie comme la Silicone valley.

Sources:

  • Philippe Bouquillon, Bernard Miège et Pierre Moeglin, L’industrialisation des biens symboliques : Les industries créatives en regard des industries culturelles, Presses Universitaires de Grenoble, 2013.
  • Elisabeth Auclair, La culture et les quartiers populaires, Diversité, mars 2007.

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Auteure de l’article
[Anonyme]

Chargée de communication et de marketing (stagiaire) chez Spotpink. Je suis actuellement en master 1 Culture médias à l’université de Paris XIII. Publivore, la publicité est ma passion et je souhaite devenir Responsable de communication. Le voyage et la course à pieds sont mes activités favorites.

 

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